Kinshasa, 07 Fév. 2017 (ACP) –L’ONU Femmes entend, dans une déclaration rendue publique, en marge de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF), célébrée le 6 février 2017, s’employer davantage à travailler avec les gouvernements du monde entiers, les administrations locales et les partenaires de la société civile en vue d’attaquer les causes qui perpétuent des relations de pouvoir inégalités entre les femmes et les hommes.
« Nous collaborons avec les organisations sœurs, notamment l’UNICEF et le FNUAP, dans leurs campagnes de longue date. Ensemble, nous devons faire en sorte que cette question reste parmi les grandes priorités du programme relatif aux droits humains », note l’ONU Femmes qui souligne que l’éducation joue en rôle central dans l’éradication des normes sociales négatives.
Cette considération, précise-t-on, a pu s’illustrer en Égypte, où la réduction du risque de MGF chez les filles a été associée au niveau d’éducation de leurs mères ainsi qu’à celui des autres femmes de leur communauté.
L’ONU Femmes qui estime que la collecte et l’analyse de données s’avèrent essentielles, de même des recherches plus approfondies dans les régions autres que l’Afrique ou la pratique des MGF est également présente à la lumière des facteurs spécifiques associés à celle-ci, appelle à une meilleure adaptation des interventions. Cet organisme du système des Nations Unies réaffirme, dans sa déclaration, son engagement d’accorder une attention aux risques associés aux migrations et aux grands mouvements de populations, étant donné que les familles migrantes maintiennent cette pratique dans leurs pays d’accueil. La source note la baisse générale de la fréquence des MGF dans différents pays et la croissance démographique rapide dans certains Etats où ces pratiques risquent de ralentir les avancées et les efforts dans cette lutte à la lumière des recherches. Selon l’ONU Femmes, les MGF sont étroitement liées à d’autres formes d’inégalité de genre, telles que la violence à l’égard des femmes et des filles ainsi que d’autres pratiques nuisibles comme les mariages précoces et forcés des enfants.
Dans la perspective d’une lutte acharnée, elle souhaite que Les structures juridiques soient complétées par de multiples stratégies de prévention, notamment la mobilisation des communautés, en influençant la transformation des normes sociales, et l’implication des personnes capables de réaliser ces changements, comme les hommes et les garçons, la société civile et les chefs religieux.
Exemple à suivre dans la lutte contre MGF
En Somalie, le réseau Y-PEER a permis de mobiliser des jeunes, y compris des jeunes hommes, pour débattre de questions sensibles comme celle des mutilations génitales féminines. En Gambie, la mise en place d’une loi concernant la pratique des MGF a permis au Comité gambien sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants de bénéficier d’un environnement favorable lui permettant d’aider celles qui ont été victimes de MGF à acquérir les compétences nécessaires pour trouver d’autres moyens de subsistance. Cette législation a également rendu les femmes plus autonomes en leur permettant de jouer un rôle clé dans la protection d’autres femmes et filles. Elle a en outre permis de sensibiliser davantage la communauté sur les impacts nuisibles des MGF.
Un rapport du Secrétaire général des Nations Unies publié en 2016 montre que le désir d’être socialement accepté et d’éviter toute stigmatisation constitue le facteur avec la plus forte influence sur les mutilations génitales féminines. Les normes sociales, les coutumes et les valeurs qui mènent à la tolérance de la pratique des MGF comportent plusieurs facettes, varient selon les pays, voire même d’une communauté à l’autre, et peuvent évoluer au fil du temps, rappelle-t-on. ACP/Kayu/Wet
Cet article Mutilations génitales féminines : l’ONU Femmes plaide pour la tolérance zéro est apparu en premier sur Agence Congolaise de Presse (ACP).