Kinshasa, 09 sept. 2016 (ACP).- L’Arabie saoudite a commencé à équiper les pèlerins de La Mecque d’un bracelet d’identification. Une mesure encore loin d’être systématique mais qui rassure certains, un an après la bousculade ayant fait quelque 2.300 morts lors du pèlerinage, ont indiqué vendredi une dépêche de l’agence suisse.
Ryad affirme avoir amélioré l’organisation et renforcé la sécurité du grand pèlerinage musulman annuel, qui s’ouvre samedi et lors duquel deux millions de fidèles sont attendus. La mesure phare que la presse saoudienne évoquait depuis plusieurs mois était le recours à des bracelets électroniques.
Ces bracelets de papier plastifié et comportant un code-barre lisible par téléphone intelligent fournissent l’identité, la nationalité, le lieu d’hébergement du pèlerin à La Mecque, le contact des responsables du groupe auquel il appartient, ainsi que toutes les informations enregistrées lors de l’attribution de son visa, a expliqué Issa Rawas, vice-secrétaire du ministère du hadj. « Le but est d’équiper tous les pèlerins venant de l’étranger, soit plus de 1,4 million de fidèles », poursuit-il, sans toutefois préciser le nombre de bracelets déjà délivrés.
Dans la foule qui défile jour et nuit dans la Grande mosquée et aux alentours, des journalistes de l’AFP ont vu de nombreux pèlerins équipés de bracelets. Mais certains sont en réalité fournis par des agences de voyage et ne comportent pas les informations enregistrées par les bracelets du ministère.
Le 24 septembre 2015, lors du précédent pèlerinage à La Mecque, une gigantesque bousculade avait coûté la vie à au moins 2297 fidèles, selon des données compilées à partir de bilans fournis par des gouvernements étrangers. Certains avaient eu des difficultés à identifier les victimes.
Les autorités saoudiennes en étaient restées à un bilan de 769 morts pour ce drame, le plus meurtrier de l’histoire du hadj. Selon une experte, le hadj « est une énorme opération logistique et l’Arabie saoudite sait qu’elle doit la mener avec succès en raison de son importance sur les plans religieux et économique ».
Cette année, témoigne Drissa Conakry, « nos logeurs nous ont mis ce bracelet dès notre arrivée à l’hôtel ». « Je me dis qu’au moins, je suis identifié », assure ce professeur nigérien de 30 ans muni du bracelet mauve des musulmans venus de pays africains. Derrière lui, quatre pèlerins australiens s’approchent, intrigués. Eux n’ont reçu aucun bracelet, assurent-ils. ACP/Mat/May