Kinshasa, 29 Juillet 2017 (ACP).- Le Pakistan s’est dit non déstabilisé à long terme par la destitution, vendredi, pour corruption, du Premier ministre Nawaz Sharif, ayant crée une vacance de pouvoir à la tête de l’Etat, ont rapporté samedi des médias internationaux citant des analystes.
Nawaz Sharif, « disqualifié » de son poste par la Cour suprême suite à la révélation d’un scandale sur son patrimoine et celui de ses enfants, aura échoué à devenir le premier chef de gouvernement du Pakistan à aller au terme de son mandat de cinq ans.
Mais bien que l’armée ait de fait dirigé le pays pendant la moitié de ses 70 ans d’histoire, les experts jugent cette fois peu probable que le pouvoir échappe à nouveau aux civils. Il a même de bonnes chances de rester aux mains du parti de M. Sharif, le PML-N. « Dans un pays aussi volatile que le Pakistan, il y a de bonnes raisons de s’inquiéter lorsqu’un Premier ministre est destitué », souligne Michael Kugelman, analyste au Wilson Centre à Washington. « Mais mon impression est que tout va finalement s’ajuster. Un successeur va être choisi et l’actuel gouvernement va terminer son mandat », souligne-t-il.
Le Pakistan, né conjointement avec l’Inde de la décolonisation en 1947 des Indes britanniques, est la seule puissance militaire nucléaire du monde musulman. Mais l’histoire de ce géant de près de 200 millions d’habitants reste marquée du sceau de l’instabilité.
La situation s’est cependant améliorée ces dernières années avec un net recul de la violence, ainsi qu’une embellie économique. Les élections législatives de 2013, première transition démocratique d’un gouvernement civil à un autre dans l’histoire du pays, avaient à ce titre été accueillies comme un pas en avant historique.
M. Sharif, bien que chassé du pouvoir, reste à la tête de son parti, lequel est majoritaire au Parlement et des rangs duquel devrait logiquement provenir son successeur. La réaction immédiate des Pakistanais à l’éviction de M. Sharif a été plutôt modérée, estiment les analystes.
Si chaque camp s’est fendu de déclarations enflammées, peu de gens sont descendus dans la rue, suggérant que les Pakistanais considèrent que le PML-N est toujours aux manettes. Sharif et sa famille devront désormais vivre avec le soupçon qu’ils ont accumulé illégalement une énorme fortune au détriment des citoyens.
Mais certains estiment que la Cour suprême pourrait être jugée encore plus durement. « Quand l’histoire sera écrite, cela va rester comme une série de décisions prises par la justice pakistanaise contre des gouvernements élus par le peuple », souligne l’avocat constitutionnaliste Yasser Hamdani.
ACP/YWM/JGD
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