Kinshasa ,04 oct. 2017 (ACP).- La pratique de la thanatologie (étude de la mort) tant médico-légale que chimique en RDC est encore au stade embryonnaire, aléatoire, insignifiante et loin de répondre valablement aux besoins et aux préoccupations de la population du pays dans son ensemble, a fait valoir mardi, le capitaine Kongolo Boy Moke Shick, directeur de la morgue militaire du Camp Kokolo à Kinshasa, au cours d’une matinée scientifique organisée au sein de l’hôpital du même nom.
Intervenant sur le thème « Importance de la technique d’un embaumement clinique et chirurgicale », le capitaine Kongolo Boy, a attribué cette situation à l’insuffisance numérique des médecins légistes formés, des enseignants en médecine légale et au caractère trop superficiel et trop peu pratique des cours de médecine légale sans oublier l’absence de la spécialisation dans l’expertise de l’étude de la mort.
Le directeur de la morgue militaire du Camp Kokolo a axé son exposé sur la mort et l’embaumement en s’attardant sur les définitions de ces deux concepts. Concernant l’embaumement, l’orateur en a également déterminé les sortes, le but et le matériel utilisé.
Au sujet de la mort, le capitaine Kongolo a noté qu’il n’existe pas de définition légale de cet état et qu’on peut considérer la mort comme l’arrêt des fonctions vitales. Toutefois, a-t-il dit, poser le diagnostic de la mort d’une personne n’est pas aisé, car plusieurs heures après le décès, on peut observer des réactions témoignant la persistance d’une certaine réactivité musculaire.
Quant à la physiopathologie de la mort, le directeur Kongolo, a indiqué que la définition ancienne et classique de la mort est purement cardiaque, c’est à dire l’arrêt cardiaque et que les méthodes de réanimation moderne ont relancé d’autres recherches.
Il est difficile de s’assurer de l’arrêt cardiaque par la seule clique, car, il existe des états de choc temporaires et des minimes échanges gazeux accompagnés d’un léger courant circulaire.
Conséquences de l’arrêt cardiaque
Dès l’arrêt du cœur, a-t-il dit, apparaît l’arrêt de la circulation sanguine dans tous les tissus, accompagné de l’absence d’oxygène indispensable aux cellules de l’organisme, avant de souligner que toutes les cellules n’ont pas la même sensibilité ni la même résistance à la carence d’oxygène.
Ce spécialiste a noté que les cellules cutanées peuvent résister pendant des longues minutes ou plusieurs heures, tandis que les neurones sont directement et très rapidement affectés.
Impact de l’hypoxie cérébrale
Il a également fait savoir qu’une hypoxie cérébrale (diminution de l’apport d’oxygène au cerveau) de 3 à 4 minutes provoque déjà des lésions cérébrales irréversibles. Si cette hypoxie dépasse au-delà de 5 à 10 minutes, les chances de récupérer une activité corticale diminuent et l’organisme est réduit au stade végétatif caractérisé par des fonctions automatiques comme avaler, digérer et respirer.
Au-delà de ce délai, a-t-il fait savoir, la survie devient rare sinon exceptionnelle et qu’au fur à mesure que l’hypoxie se prolonge, des dégâts en grande partie proportionnels à sa durée apparaissent comme, syncope, premier niveau d’inconscience, coma, décérébration.
Actuellement, a-t-il poursuivi, on considère qu’une personne est en état de mort biologique lorsqu’elle n’a plus d’activité cérébrale constatée par plusieurs électroencéphalogrammes successifs avec absence de circulation endocrinienne.
L’hypoxie prolongée de l’encéphale entraine la mort des neurones et engendre l’œdème cérébral, a-t-il déclaré, faisant savoir que cet œdème augmente considérablement le volume de l’encéphale qui finit par occuper tout le volume intracrânien et comprimer toutes les structures vasculaire de la voûte crânienne. Ainsi s’installe un véritable décès qu’on appelle la mort naturelle irréversible.
Rôle de l’embaumement
La thanatopraxie ou embaumement est un ensemble des moyens techniques mises en œuvre pour retarder la dégradation de la dépouille mortelle, assurant ainsi le traitement et la conservation des corps notamment par l’injection intramusculaire d’un produit antiseptique et conservateur à base de formol concentré à 40%, a indiqué mardi , le capitaine Kongolo Boy Moke Shick, directeur de la morgue militaire du Camp Kokolo, au cours d’une matinée scientifique à Kinshasa.
Le directeur Kongolo a fait savoir qu’il existe du point de vue scientifique deux types d’embaumement, à savoir l’embaumement chimique et l’embaumement chirurgical. L’embaumement chimique consiste à injecter du formol intramusculaire ou intraveineuse sans procéder à l’ouverture de la paroi abdominal et sans déterminer la cause du décès, tandis que l’embaumement chirurgical recourt à l’ouverture de la paroi abdominale en une vue de l’évacuation des liquides et des gaz contenus dans les cavités thoraciques et abdominale ainsi que dans les organes creux. ACP/BSG/Wet
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