Kinshasa, 27 mai 2017 (ACP).- Le Bureau de coordination des affaires humanitaires en RDC (OCHA/RDC) a annoncé, vendredi au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, une croissance sensible du nombre des personnes déplacées en RDC au cours du mois de mai 2017, dans un rapport présenté vendredi par le chef de bureau OCHA/RDC, Rein Paulsen.
Il ressort de ce rapport réalisé en collaboration avec ses partenaires qu’avec 3,7 millions de personnes déplacées, dont 1,27 million dans le Kasaï, la RDC est le pays africain le plus affecté par les déplacements internes. Cette forte augmentation est liée particulièrement à la crise dans l’espace Kasaï qui a poussé plus d’1 million de personnes à quitter leurs habitations.
Les femmes, indique le rapport, constituent 52% de personnes déplacées, tandis que pour leur part, les familles d’accueil représentent à 86%, la principale nature d’hébergement. Bien que le chiffre des déplacés a augmente de 1,5 million depuis le dernier trimestre 2016, 636.000 (dont 593.000 dans l’espace Kasaï) l’ont été en 2016 mais rapportés en 2017 et 837.000 l’ont été en 2017, poursuit le rapport.
Ce phénomène de déplacement interne engendre une situation humanitaire préoccupante qui se traduit par l’accès à la nourriture de base et aux biens essentiels pour les déplacés et les communautés locales est fortement affecté par l’impact des conflits sur les marchés avec la rupture des chaines d’approvisionnement et du circuit de distribution des biens, ainsi que l’augmentation des prix, etc.
En effet, depuis plusieurs mois, la rupture des chaînes d’approvisionnement aggravée par la fermeture de la frontière avec l’Angola, principal marché d’approvisionnement, a entrainé une faible disponibilité des biens de première nécessité, l’augmentation excessive des prix des biens et des services.
Des risques épidémiques importants sont rapportés en raison de l’effondrement du système de surveillance épidémiologique consécutif à la fuite du personnel soignant vers les grandes villes.
Le rapport indique que dans le Kasaï Central, quelque 106.000 enfants n’ont pas bénéficié du programme élargi de vaccination depuis 11 mois. De plus, l’approvisionnement des 26 zones de santé en produits pharmaceutiques a été suspendu pour raison d’insécurité et compte tenu des conflits persistants, aucune amélioration de la situation humanitaire est à prévoir, indique le rapport.
Par ailleurs, tout en poursuivant l’expansion de l’assistance en cours dans les 3 Kasaï où plus d’1 million en ont besoin, il est important d’améliorer la couverture des besoins humanitaires dans deux autres provinces affectées directement par les conflits (Lomami et Sankuru) ou indirectement par l’arrivée des déplacés (Haut-Lomami, Kwilu et Lualaba), poursuit le rapport.
Un plaidoyer pour la mobilisation des fonds en faveur des déplacés internes du Kasaï
La crise humanitaire au Kasaï, a fait remarquer M. Paulsen, nécessite une réponse d’urgence pour sauver les vies humaines. A ce sujet, la communauté humanitaire vient d’élaborer un « Plan de réponse d’urgence » d’un montant de 64,5 millions USD en vue de faire face à l’avenir des centaines de milliers d’enfants et à la stabilité socioéconomique de la région.
C’est dans ce cadre que différentes rencontres sont organisées par les donateurs afin d’évaluer à la fois la capacité des partenaires de mise en œuvre, mais également les engagements financiers suite au lancement de l’opération « Appel Eclair ».
Le chef de bureau OCHA a effectué, du 08 au 12 mai dernier, une mission dans plusieurs capitales européennes afin de plaider pour la mobilisation des fonds en vue de répondre aux besoins identifiés dans le Plan de réponse d’urgence. Toutefois, a affirmé ce dernier, il est également prioritaire de renforcer la présence humanitaire et l’aide multisectorielle pendant que se poursuit l’assistance humanitaire. ACP/FNG/ZNG/Kgd
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