Isiro, le 19 août 2016(ACP).- L’organisation Médecins Sans Frontière quitte le 20 août les zones de santé de Pawa et Boma-Mangbetu après avoir maitrisé la flambée de paludisme qui a sévi dans cette contrée depuis décembre 2015, indique un communiqué des MSF, parvenu vendredi à l’ACP.
En réponse à l’appel des autorités sanitaires, les équipes du MSF, en collaboration avec celles du ministère de la Santé ont pris en charge environ 82 000 personnes atteintes de paludisme en majorité des enfants de moins de 5 ans dont près de 3 000 souffraient d’une forme sévère de la maladie et ont dû être hospitalisées et 1 100 transfusions sanguines ont été réalisées.
« Le système d’alerte a bien fonctionné et les bureaux centraux de Pawa et de Boma Mangbetu mais la réponse à l’urgence a tardé et nous sommes intervenus pour leur prêter main forte. Le problème majeur que nous avons rencontré était celui de l’approvisionnement en médicaments. » a expliqué Ahmad Samro, chef de mission pour MSF en RDC,
En effet, selon le constat des équipes MSF sur le terrain, cette hausse importante de cas de paludisme a occasionné une rupture totale des intrants au niveau des postes de santé et des sites de soins communautaires à Pawa et Boma Mangbetu à partir de janvier 2016, puis au niveau des centres de santé à partir de fin février.
« Pour diminuer la surmortalité lors d’une flambée exceptionnelle comme celle que nous avons rencontrée à Pawa et Boma-Mangbetu, deux mesures doivent être prises en priorité, » continue Ahmad Samro. « Il faut, tout d’abord, rendre disponibles des médicaments au plus proche de la population qui n’a souvent pas les moyens de se déplacer dans les hôpitaux ou les centres de santé de référence. Et il faut aussi leur garantir la gratuité des soins ».
MSF a approvisionné en médicaments les 32 centres que comptent les deux zones de santé et a secondé les équipes des hôpitaux de Pawa et de Boma-Mangbetu, ainsi que celle du centre de santé de Babondé, où le paludisme a été pris en charge gratuitement tout au long de la flambée. A Dingila, dans le Bas-Uélé, également touché par une flambée de paludisme, les équipes MSF ont également appuyé le système de santé en intrants et formation.
« A Pawa et Boma-Mangbetu, les équipes du MSF ont trouvé en place un système de santé qui fonctionne et des structures qui comptent du personnel formé qui a su détecter de façon précoce cette flambée. Si des mesures avaient été mises en place dès que le seuil d’alerte a été atteint, la mortalité aurait pu être contrôlée même sans l’intervention de MSF », a conclu Ahmad Samro.
Depuis 1981, MSF œuvre en RDC, fournissant des soins de santé gratuitement aux populations en détresse quelles que soient leur religion, origine ethnique ou appartenance politique. ACP/Mat/May